Couleur des mots...

Je suis en train de lire "Passagère du silence" de Fabienne VERDIER, qui quitte tout du jour au lendemain pour aller chercher, seules, au fin fond de la Chine communiste, les secrets oubliés de l'art antique chinois.

Après moult efforts et aventures elle devient l'élève de très grands artistes méprisés et marginalisés qui l'initient aux secrets de l'art chinois, l'un deux lui répétait sans cesse : "Pour trouver l'unité du pinceau, il fait apprendre l'opposition et la complémentarité. Je ne veux pas d'un trait trop souple ou trop enlevé ou trop rugueux : il doit être preste et retenu ; empreint ni de force ni de mollesse. Il faut allier puissance et délicatesse. La touche ne doit être ni trop légère ni trop lourde. Appuie sur le trait, mais avec poids plume ; que ton pinceau ne soit ni trop sec ni trop mouillé ; que ta touche ne sous pas trop onctueuse. Il faut saisir le juste milieu pour saisir la vie. Tout est dans la juste mesure des oppositions. En Occident vous aimez les extrêmes ; pour vous le juste milieu est synonyme de fadeur. Pour nous Chinois, le juste milieu c'est épouser la vie, la paix. L'harmonie de la nature est basée sur le juste milieu. Travaille dans cette direction et une dynamique naturelle naîtra dans tes oeuvres qui trouveront leur unité et une qualité physique organique."

J'ai été très touché par ces mots, qui me rappelle un des principe fondamental du yoga, le juste effort avec confort : la posture  doit  se pratiquer avec effort et confort, recherche de la justesse, du juste milieu pour chacun d'entre nous en fonction de nos corps, de notre état de l'instant...

Il est vrai que je trouve que nous sommes dans une société ou l'on valorise les sensations fortes, les exploits, être toujours plus... être dans -le faire-, à la recherche de -l'avoir- toujours plus..., plutôt que dans -l'être - qui selon moi pourrai permettre de  trouver un juste équilibre avec ce qu'il est, ce qu'il peut, ce qu'il désir sans être toujours en attente du grand bonheur alors qu'il cotoie au quotidien une multitude de petits bonheurs simples et beaux...

A l'heure des réality show, il est plus facile de regarder ce qu'il se passe chez ceux qui s'affichent en vitrine que d'oser regarder se qu'il se passe chez soi et en soi...

Le juste milieu, tout un prgramme, le travail d'une vie surement...

N'hésitez pas à réagir à mes propos  certe un peu décousus mais spontanés...