Couleur des mots...

« La plus que vive » de Christian Bobin est un de mes vieux  livres coup de coeur.

Je vous laisse découvrir ces deux extraits… des petites merveilles...

 « Le téléphone, encore. Ce matin quelqu’un m’appelle, quelqu’un qui me parle de lectures, je ne comprends pas bien,j’écoute, je laisse aller et d’un seul coup je me dis qu’il faut abréger cette conversation, que tu risques de m’appeler comme tu le fais, n’importe quand, pour me demander n’importe quoi, je ne voudrais surtout pas que tu te heurtes au refus de la sonnerie, très vite je raccroche et il me faut encore quelques secondes pour comprendre que tu es morte et que tu ne m’appelleras plus. »

 « Si je ne disposais que de deux mots pour te dire, je prendrais ces deux-là : ‘déchirée et radieuse’. Si je ne disposais plus que d’un seul, je garderais celui-là qui contient les deux autres : ‘aimante’. C’est un mot que tu portes à merveille, comme ces foulards de soie bleue autour de ton cou, ou ce rire dans tes yeux lorsqu’on venait de te blesser. »

Quatrième de couverture

« Tu meurs à quarante-quatre ans, c’est jeune. Aurais-tu vécu mille ans, j’aurais dit la même chose : tu avais la jeunesse en toi, pour toi. Ce que j’appelle jeune, c’est vie, vie absolue, vie confondue de désespoir, d’amour et de gaieté. Désespoir, amour, gaieté. Qui a ces trois roses enfoncées dans le cœur a la jeunesse pour lui, en lui, avec lui. Je t’ai toujours perçue avec ces trois roses, cachées, oh si peu, dessous ta vraie douceur. »

sonnerie, très vite je raccroche et il me faut encore quelques secondes pour comprendre que tu es morte et que tu ne m’appelleras plus. »

L’auteur se livre et parle de lui-même, il nous fait partager, dans un style épuré et lumineux ses minuscules plaisirs et ses plus grandes douleurs comme « La plus que vive« .

Une oeuvre épuré qui touche au plus profond, un hymne à la Vie, un hymne à l’Amour…à découvrir ou redécouvrir absolument !